lundi 20 avril 2009

Sous le nordet, un jardin d'arômes

Le soleil d'avril réchauffe bien la terre, même si elle est ici régulièrement balayée par le vent persistant du nordet, et ce jusqu'en juin.

"La Côte-du-Sud est renommée pour deux phénomènes naturels : ses flamboyants couchers de soleil et son redoutable vent du nordet. Cela tient à son orientation particulière par rapport au fleuve Saint-Laurent et à la chaîne de montagnes des Laurentides. En effet, la Côte-du-Sud est livrée périodiquement aux vents glaciaux de l’Arctique, qui s’engouffrent dans le corridor du Saint-Laurent. En contrepartie, la largeur de l’estuaire offre aux riverains, particulièrement en été, un spectacle grandiose à la tombée du jour, alors que l’astre solaire se glisse doucement derrière les montagnes en laissant derrière lui une traînée de lumière sur les eaux alors calmes du fleuve. "
Jacques Saint-Pierre, historien. 2002. Encyclobec

Ainsi le jardin de fines herbes commence à resplendir de contrastes, par l'oseille, la ciboulette et le cerfeuil musqué qui émergent, tandis que les branches du thym et de l'hysope se parent de feuilles déjà parfumées.

Même si plusieurs poussent bien en pot à l'intérieur l'hiver, les fines herbes fraîches estivales sont tellement plus savoureuses.

Les vivaces entrant dans la fabrication artisanale de tisanes se pointent aussi en avril, comme l'achillée millefeuille et la matricaire au fameux goût d'ananas.

Cette année, nous implanterons la stevia, cet édulcorant naturel originaire du Paraguay dont le pouvoir sucrant des feuilles est très supérieur à la saccharose... mais sans les calories ! À suivre.

Et pour inspirer une cuisine exubérante et spontanée, les plantes à fleurs comestibles deviennent des incontournables au jardin d'arômes. Fleurs farcies, boutons floraux confits, beurres et vinaigres aromatisés, salades colorées, viande à la monarde, etc.
Attention : il faut savoir toutefois que de nombreuses fleurs sont toxiques (iris, primevère...), et ce n'est pas parce qu'une partie d'une plante est comestible que toutes ses parties le sont. Plusieurs fleurs comestibles sont tout de même insipides et n'ont qu'un intérêt décoratif...
De rigoureuses recherches s'imposent pour découvrir les variétés de fleurs comestibles savoureuses du patrimoine gastronomique, comme l'agastache, le calendula et la centaurée. À découvrir : le livre d'Anne Gardon, Le gourmet au jardin, Éd. Guy St-Jean.
Vent du nordet, souffle, souffle et souffle encore jusqu'au bout de ta froidure, et lorsque les vents du sud-ouest domineront en juillet, le jardin d'arômes aura triomphé.

lundi 13 avril 2009

Un blanc de printemps

Lors d'une dégustation récente avec un représentant des Vins Philippe Dandurand, je suis tombé sous le charme du Chablis de Joseph Drouhin. Sa robe dorée aux reflets verts annonce déjà les arômes de coriandre et d'artichaut de la finale. À la fois sec, fruité, vif et minéral, ce vin accompagnera à merveille mes asperges ce printemps !

Loin d'être sommelier, je suis évidemment un grand passionné de vins et de tout ce qui gravite autour de la cuisine. Pour mes invités à la Table Le Bedon Rond, je peux faire des suggestions de vins qui s'harmoniseront avec le menu original de la soirée. Pour ce faire, il m'arrive de compter sur l'aide précieuse de mes copains de la SAQ à La Pocatière.

samedi 11 avril 2009

D'oies blanches et d'asperges

Toute la semaine avant Pâques, de retour des États-Unis en direction du Nunavut, de grandes volées d'oies blanches survolaient la maison pour atterrir au bout de mes terres près du fleuve, comme chaque année pour une halte printanière.

Aujourd'hui, elles étaient des centaines dans la baie à se nourrir de scirpe, une plante de rivage dont elles sont friandes. D'ici la fin mai, moins farouches et en quête d'autre nourriture, elles oseront s'avancer jusqu'à seulement quelques mètres de la maison : un spectacle fascinant !

À l'automne, je chasse l'oie blanche, mais seulement en des terres d'amis agriculteurs plus au sud; pour consommation par la famille uniquement, car malheureusement la loi interdit que je serve ces prises sauvages au restaurant. Toutefois, je prévois ajouter bientôt l'oie d'élevage à la diversité de volailles sur ma ferme.

Pendant que d'innombrables oies blanches passaient au-dessus de nos têtes en émettant des sons puissants et nasillards, Marie-Hélène et moi avons buté l'aspergeraie qui donnera pour la deuxième année des tiges tendres et savoureuses. Également, nous avons dévêtu de leur paille protectrice nos rangs d'ail pour faciliter le réchauffement.

En choeur, le cri de la Grande Oie des neiges proclame chaque année la rennaissance de la terre. Ce bonheur renouvelé annonce le début du temps des semailles.